Voir également Facebook Club des producteurs de noix comestibles du Québec.
Questions les plus fréquemment posées
« Il y a des questions qui reviennent sans cesse durant les cours, les ateliers, les excursions animées, les journées de rencontre que nous organisons au CPNCQ, comme l’AGA du printemps et Automnoix à la fin de chaque saison. Nous vous avons préparé ce florilège de réponses pour mieux vous faire démarrer dans vos recherches et vos projets, en privilégiant les informations essentielles qui ne se trouvent pas facilement ailleurs. »
Qu’est-ce que je peux planter comme arbres à noix chez nous? Vous devrez principalement tenir compte de trois aspects très importants. 1) La zone de rusticité de votre future implantation; une fois que vous la connaissez, allez voir les possibilités d’espèces classées dans notre tableau à la page Arbres à noix du présent site. 2) Le type de sol où vous comptez les planter ainsi que le drainage. Pour l’ensemble des arbres à noix nordiques : noyers, caryers, chênes à glands doux, pacaniers du nord, châtaigniers d’Amérique, gingkos biloba, on préférera des sols profonds d’au moins quatre pieds avec une proportion d’argile (au pH allant de neutre à basique) – à l’exception des noisetiers, des chênes à glands amers (comme le chêne rouge), des chênes-châtaigniers, des pins pignon, des hêtres et des amandiers de Russie qui préféreront des sols plus minces au pH allant de neutre à acide. Enfin, il faudrait éviter les sols marécageux (humide à l’année) ou compacts et excessivement argileux 3) L’espace disponible. Il faut que vous prévoyiez planter vos noyers, caryers, pacaniers, chênes, gingkos et châtaigniers à des distances de 8 mètres de tronc à tronc, pour leur laisser la chance d’exprimer une cime bien nucifère - à l’exception des caryers ovales et des caryers jaunes qui pourraient être plantés plus serrés, soit à 6 mètres, à cause de leur cime de forme rectangulaire. Entre les noisetiers et les amandiers nains, comme ce sont des arbustes, il suffira de prévoir une distance de 2 à 3 mètres.
Comment planter des arbres à noix? Une réponse un peu bête, ce serait de vous dire de prendre une pelle et de les planter, vos arbres à noix! Mais plus sérieusement, voici : on les plante en faisant attention pour que leur système racinaire puisse se développer à l’aise dans un sol qui leur conviendra. C’est une considération importante, les arbres à noix nordiques ayant tous comme caractéristique d’accorder la priorité à la croissance du système racinaire pour mieux envoyer de l’énergie ensuite aux poussées végétatives. Si votre arbre à noix possède un système racinaire pivotant, il ne faudra pas hésiter à creuser assez profond pour que la terre lui arrive au collet (à la ligne bien visible qui sépare la partie hors terre de la partie souterraine), une fois la racine pivotante rigide bien plantée tout droit au fond du trou. Les noyers, les caryers, les pacaniers du nord, les châtaigniers d’Amérique, les chênes à glands doux et les gingko ont des systèmes racinaires pivotants, qui préféreront aller en profondeur dans des sols neutres allant vers l’alcalin - quoique le châtaignier d’Amérique peut s’accommoder assez facilement de sols acides peu profonds. Les noisetiers, les chênes à glands amers, les chênes-châtaigniers (à glands doux), les hêtres, les gingko biloba et les amandiers de Russie, par contre, ont des systèmes racinaires en couronne et auront besoin d’un trou large mais peu profond pour s’implanter avec aisance. Ils préféreront des sols neutres à acides, sauf le gingko qui préfèrera les sols neutres ou alcalins. Un autre élément à considérer dans l’implantation des arbres à noix, c’est leur pollinisation qui se fera par le vent, et non les insectes. Il faudra donc que vous prévoyiez en planter des groupes de la même espèce de façon à ce qu’il y en ait qui soient toujours placés sous le vent pollinisateur par rapport aux autres, quelle que soit leur direction. Il y a trois modes d’implantation pour les arbres (tous les arbres, pas seulement les arbres à noix nordiques): en collection, en verger et en plantation. Une collection d’arbres est une implantation en petit nombre de spécimens (espèces mélangées ou non), surtout pour faire joli, suivant la fantaisie du propriétaire. Un verger est une implantation d’arbres en espacements calculés pour leur faire produire un maximum de fruits. Une plantation est une population d’arbres serrés en espacements calculés pour leur faire produire un maximum de matière ligneuse. C’est donc dire que dans les collections, les espaces entre les arbres sont très variables mais qu’ils sont de 8 mètres entre les arbres à noix dans les vergers et moins dans les plantations, parfois seulement d’un (de deux) mètre! Dans les vergers de noisetiers (principalement des noisetiers d’Amérique), la distance est de 2 à 3 mètres entre chacun, du moins sur les lignes de plantation car les allées peuvent être plus larges, jusqu’à 8 mètres, pour permettre les travaux de régie et éventuellement le passage des machineries pour les récoltes.
Comment faire germer des noix (transformer des noix en arbres)? Voyez sans plus tarder toute l’information disponible à ce sujet dans le Guide pratique de propagation des arbres à noix, de la graine à l’arbre, publié en haut de cette page.
Combien de temps avant d’avoir des noix? Les plus rapidement productifs parmi les arbres à noix nordiques, ce sont les noisetiers. Coudriers, noisetiers d’Amérique devraient commencer à vous donner quelques noisettes au bout de cinq ans; des trochets remplis de noisettes à profusion devraient être prêts à cueillir au bout de chaque branche (ou presque) vers la septième ou huitième année suivant le moment de l’implantation. Pour tous les gros arbres à noix : noyers noirs, cendrés, hybrides, en cœur, des Carpates, de Mandchourie, caryers ovales, jaunes, laciniés, châtaigniers d’Amérique et chênes à glands doux, il faudra compter 8 ou 9 ans après l’implantation pour voir apparaître les premières noix et de 15 à 20 ans pour pouvoir parler de véritables productions. Ce temps d’attente pourra être divisé par trois si on recourt aux greffes.
Est-ce qu’on peut greffer des arbres à noix? Bien sûr, c’est même la voie royale pour les futures nucicultures! En greffant un arbre à noix, si la greffe prend, bien sûr, les bonnes noix commencent à sortir des branches dès l’année suivante. On sera sûr de l’identité génétique des noix, on pourra aussi augmenter la valeur commerciale des noix avec des choix de variétés supérieures. Greffer des arbres à noix nordiques requiert un certain savoir-faire et un matériel adéquat et il n’y a pas beaucoup de techniciens spécialisés dans ce genre de greffe au Québec. Demandez qu’on vous en réfère un bon auprès de nos partenaires spécialisés que vous pourrez trouver sur la page PLUS. À l’heure actuelle, au Québec, il y a des techniciens horticoles qui parviennent à greffer efficacement des noyers noirs (de variétés à fruits supérieurs) sur des noyers noirs, des noyers cendrés hybrides et des noyers en cœur sur des noyers noirs. Ce sera bientôt au tour des caryers, du moins, on l’espère, pour accélérer leur mise en production. Au Québec, les greffes de noisetiers, de chênes et de châtaigniers ne sont pas encore envisagées pour des questions de pure praticabilité: les noisettes et les châtaignes paraissent assez vite sur les branches des nouveaux noisetiers et châtaigniers implantés en vergers sans qu’il soit besoin de raccourcir les échéances avec des greffes. De leur côté, les chênes produisent des glands en assez grande abondance pour satisfaire les besoins du marché actuel qui en est encore à ses débuts; et les nouveaux chênes, implantés de plus en plus nombreux sur notre territoire depuis quelques années, grâce en bonne partie aux efforts du Club, pourront arriver à maturité à temps pour satisfaire les demandes croissantes dans un proche futur.
Est-ce qu’on peut bouturer des arbres à noix? On peut essayer avec les noisetiers seulement mais il semble qu’il n’y ait pas assez de chaleur durant la trop courte saison d’été au Québec pour que ces boutures aient la chance de développer des systèmes racinaires assez forts avant que la tige arbustive ne sèche.
Est-ce qu’on peut marcotter des arbres à noix? Pour les noisetiers d’Amérique et les coudriers, c’est possible mais pas pour les autres! En ce qui concerne les noyers, chênes, caryers, châtaigniers d’Amérique et pacaniers du nord, par exemple, il ne faut pas y songer. Comme pour le bouturage des tiges de noisetiers, il semble qu’il manque un peu d’unités thermiques en moyenne dans nos été québécois pour réussir le marcottage des noisetiers aussi bien qu’aux États-Unis, par exemple. À l’heure actuelle, pour multiplier les meilleurs spécimens de noisetiers d’Amérique ou même de coudriers, on préfère procéder par semis: on prend les meilleures noisettes possibles et on les réserve comme semences; quelques années plus tard, si on est satisfait des noisettes produites par tel ou tel noisetier, on garde ces noisetiers en place et on considère que notre sélection génétique est achevée pour ces spécimens-là en particulier; mais si ce n’est pas le cas, on remplace les « mauvais » noisetiers par d’autres qui ont fait leurs preuves, encore une fois à partir de leurs noisettes en semis.
Est-ce qu’on peut cloner des arbres à noix? Des essais en micro-propagation sont en cours pour les meilleurs noisetiers d’Amérique ayant été repérés au Québec, mais il semble que leurs génomes aient fait l’objet de trop de croisements au fil des siècles dans les flores laurentienne et carolinienne pour pouvoir être stabilisés en quelques variétés bien définies (avec toutes les caractéristiques supérieures demandées au niveau de la productivité, de la rusticité, de la qualité des fruits). Lors de ces essais, pour le moment, il semble aussi qu’il y a trop de variations entre les plantules qui ne réussissent à pousser qu’en faible nombre, en plus, sans compter qu’il y a beaucoup d’avortons qui ressortent des essais en laboratoire. Par contre, le clonage par micro-propagation se fait déjà très bien avec les aveliniers en Europe. Aux États-Unis, avec les noisetiers hybrides (qui sont des noisetiers issus de croisements entre les aveliniers et les noisetiers d’Amérique), la micro-propagation est à l’étude et les premiers essais semblent prometteurs. D’autre part, deux meilleures façons de « cloner » des arbres à noix, en réalité, ce serait par le marcottage (pour les noisetiers) et par le greffage (pour les noyers et éventuellement les caryers). Le greffage et le marcottage permettent, comme le clonage, la reproduction à l’identique du plant original qui nous a tant plu par ses qualités éminentes.
Où est-ce que je peux acheter des arbres à noix? Au CPNCQ, nous sommes fiers de nos pépiniéristes partenaires, ce sont tous des passionnés des noix nordiques qui auront à cœur de vous suggérer les meilleurs choix d’espèces et de variétés, souvent indigènes du Québec, en plus de vous donner les conseils les plus avisés, sur la base de leur riche expérience et de tous les échanges avec les autres membres du Club depuis des années! N’hésitez pas à recourir à leurs précieux services, ils sont affichés sur notre page PLUS dans la section « Partenaires privilégiés ».
Quand est-ce qu’on cueille des noix? Les dates peuvent toujours varier un peu selon les années et les conditions météorologiques mais voici un aperçu qui vous permettra de préparer assez bien votre calendrier de cueillettes.
Comment est-ce qu’on cueille des noix? Bien sûr, il y a tout d’abord la méthode manuelle mais les arbres à noix ont comme caractéristique de pousser très haut et de rendre trop périlleuse la cueillette des noix dans les branches, sauf pour les plus basses… Avec presque tous les arbres à noix nordiques, il faudra résolument attendre que les noix soient tombées au sol, à l’exception des noisetiers : on cueillera très facilement les coudres autant que les noisettes d’Amérique en accédant à tous les trochets à partir du sol, quitte à plier un peu les tiges souples vers soi. Ce qu’il faut retenir avec la méthode manuelle, c’est qu’on prendra toujours soin de se recouvrir les mains avec des gants quand on cueille les coudres (noisettes à long bec), pour ne pas se brûler les mains au contact de leurs involucres couverts de petits poils très urticant. Ce ne sera pas nécessaire avec les noisettes d’Amérique, leurs involucres étant doux et soyeux au toucher. Les gants seront aussi de mise avec les châtaignes d’Amérique, pour éviter de se piquer cruellement avec les épines très dures des bogues; et aussi avec toutes les noix de noyers (noir, cendré, hybride, en cœur, des Carpates, de Mandchourie) à cause du pouvoir très tachant des brous, aussitôt qu’ils ont commencé à virer au jaune et encore pire quand ils sont devenus bruns ou noirs! Il y a des méthodes artisanales assez efficaces dans des vergers de moyennes dimensions, comme celle qui consiste à faire tomber toutes les noix au sol avec des coups de gaule (très longs bâtons) sur les grappes qui restent encore obstinément accrochées aux branches; on reçoit les noix dans une bâche étalée au sol, au pied des arbres et en pliant la bâche, on peut verser les récoltes dans des contenants. Il y a enfin des méthodes mécaniques. Dans les vergers bien établis, de moyenne ou grande superficies, il y a des équipements qui permettent de secouer juste ce qu’il faut les arbres à noix pour provoquer en un instant la chute de tous leurs fruits au sol; puis, il y a diverses machines pour les brosser et ensuite les ramasser qui peuvent entrer en action. On peut aussi attendre que les noix tombent toutes par terre d’elles-mêmes, si on ne craint pas de se les faire chaparder par les écureuils: les vents et les pluies d’automne sont parfois très efficaces pour les alourdir et les précipiter au sol presque d’un seul coup, plus ou moins en même temps que les feuilles.
Comment est-ce qu’on enlève les brous des noix? Il y a des méthodes manuelles très efficaces quand on dispose de petites quantités de noix de noyers cendrés, noirs, hybrides, en cœur, des Carpates et de Mandchourie à ébrouer. Quand les brous des noix (tombées au sol) sont devenus jaunes tachetés de brun, ou tout bruns ou même tout noirs, on peut les arracher de chaque noix à la main, un par un, en prenant soin d’enfiler deux paires de gants de plastique l’une sur l’autre à chaque main si on ne veut pas se retrouver avec les mains toutes noires à serrer celles de la parenté à Noël! Un lavage des noix ébrouées, soit au boyau d’arrosage soit à la machine à pression, sera ensuite obligatoire pour les débarrasser des derniers vestiges de brou sur leurs écales et ainsi leur permettre de sécher et de mûrir à la perfection, sans risquer de devenir trop épicées ou rances. Il y a aussi des machines à ébrouer, artisanales mais très efficaces, comme celle du modèle Brodeur, elles sont souvent en démonstration lors des journées Automnoix du Club. Il y a enfin des machines industrielles performantes, permettant d’ébrouer de grandes quantités de noix à chaque brassée. Pour mieux vous représenter ces différentes opérations de conditionnement, ébrouage et lavage, autant sur le mode artisanal qu’industriel, au cours des prochains mois, nous mettrons quelques images dans cette section. Les noix des caryers ovale, jaune et lacinié pourront être ébrouées à la main sans gants, avec grand plaisir: elles ont toutes un brou très facile à enlever, comme des peaux d’orange. On n’a pas besoin de les laver ensuite, on se retrouve toujours avec de belles noix propres, une fois leur brou épluché, à cause de la surface très lisse de leurs écales. Il y a enfin le brou des ovules de gingko biloba qui est problématique! Il faut absolument ébrouer ces noix, mais cette drôle de gélatine jaune orangée qui recouvre leurs noyaux est spécialement fétide et il faut mettre des gants de vaisselle si on veut les laver dans l’évier, en les serrant dans nos mains et ne frottant.
Comment est-ce qu’on enlève les involucres des noisettes? Comme pour l’ébrouage des noix, pour cette opération, il y a des méthodes artisanales et industrielles possibles selon les quantités que nous avons à traiter, le volume de nos récoltes. Une fois cueillies, un léger séchage de quelques jours à température pièce des coudres et des noisettes dans leur involucre sera nécessaire, le temps que celui-ci se durcisse un peu et qu’il puisse se détacher autour de chaque coque. Après quelques jours, l’épluchage des involucres à demi séchés sera devenu beaucoup plus facile, soit à la main si on n’en a pas de trop grandes quantités à nettoyer, soit en fracassant nos poches de récolte avec leur contenu sur un gros rocher ou un sol dur, à plusieurs reprises, pour que tous les involucres des noisettes qui sont à l’intérieur finissent pas PAR se détacher, au moins en partie. On pourra ensuite trier nos noisettes et finir de les éplucher soit à la main, soit en les faisant couler d’une certaine hauteur dans des contenants larges, avec la brise d’un ventilateur qui enverra de côté, au milieu de la chute, les fragments d’involucres séchés devenus légers comme des morceaux de papier. C’est la technique qui est employée pour enlever toutes les petites feuilles dans les paniers de récolte de bleuets, notamment; avec les faînes de hêtre, pour les débarrasser de leurs petites bogues, anciennement, aussi.
Comment distinguer les châtaigniers d’Amérique (à noix comestibles) des marronniers (à noix non comestibles)? Il s’est planté bien davantage de marronniers au Québec depuis un bon demi-siècle que des châtaigniers d’Amérique! Ceux-ci ont frôlé la disparition totale durant la première moitié du 20e siècle et ce n’est que récemment qu’on a commencé à les réintroduire. Donc, en principe, si vous découvrez dans un parc un gros arbre feuillu produisant des fruits ressemblant à des marrons, il y a de fortes chances qu’il ne s’agisse pas d’un châtaignier à fruits comestibles, malheureusement… On pourra toujours distinguer les marronniers des châtaigniers, très rapidement, de deux façons. 1) Les bogues des fruits des vrais marronniers sont lisses, avec juste de petites épines très courtes, entre lesquelles on peut poser notre doigt; les bogues des châtaignes, elles, sont complètement hirsutes de très longues et très fortes épines, dures comme celles des cactus. 2) Les feuilles des châtaigniers seront disposées de chaque côté, en alternance, sur le bout des branches alors que les feuilles folioles des marronniers seront disposées en groupe de cinq ou sept, partant toutes du même point nodal au bout de chaque branche.
Pourquoi est-ce qu’on appelle les bonnes châtaignes des « marrons »? Il y a les bonnes châtaignes, fruits des châtaigniers d’Amérique, d’une part, et d’autre part les vilains marrons très indigestes, fruits des marronniers de l’Inde et de l’Ohio, au Québec. Mais le mot « marron » ne sert pas seulement à désigner les fruits non comestibles des marronniers (Aesculus), c’est un mot qui a été choisi au 18e siècle pour désigner la super châtaigne unique dans sa bogue, produit de quelques siècles de sélections génétiques en Europe. À l’état naturel, dans chaque bogue piquante, il y a trois châtaignes: une de bonnes dimensions, une de dimensions moyenne à petite et un avorton. Jadis, quelqu’un (on ne sait pas qui exactement) a dû se dire que ce serait mieux s’il n’y avait qu’une seule châtaigne par bogue, remplissant bien tout l’espace disponible, pour plus de « productivité ». Et au plus tard vers 1780, on sait que ce rêve a fini par devenir réalité à force de sélections sévères effectuées par des générations d’amateurs éclairés. Donc, quand un marchand ambulant crie « chauds les marrons, chauds! » en automne à Paris, ce n’est pas parce qu’il veut empoisonner ses clients avec des marrons cueillis au pied des Aesculus (glabra, hippocastanum ou autre) mais les régaler avec de grosses châtaignes cueillies au pied des Castanea sativa.
Comment conserver des noix nordiques? Ce qu’il faut retenir avec les noix nordiques, c’est qu’elles seront toujours délicieuses à certaines conditions. Aucune d’entre elle n’est vraiment savoureuse en tombant de la branche, sauf la dryope du caryer ovale, les glands de chêne doux et les châtaignes d’Amérique. Mais même celles-ci, elles seront bien meilleures à manger après un certain séchage. Les noix sont divisées en deux groupes. 1) Les noix de type akène, ou graines charnues, qui ne devront jamais trop sécher dans leurs écales, juste assez pour se détacher de leur enveloppe, à l’intérieur, quand on les craquera. Les glands de chêne, les faînes, les châtaignes, les pignes, les samares et les noisettes appartiennent au groupe des akènes sur le plan botanique; voyez dans le document Séchage et conservation des noix nordiques en haut de la présente page comment ça se traduit, en termes de brièveté de temps de séchage requis pour chacune d’entre elles? 2) Les noix de type drupe, qui sont sur le plan botanique des cotylédons (germes) séchés de fruits à gros noyau et à chair épaisse. Comme les cerises, les abricots, les prunes, les pêches, les noix des noyers (cendrés, noirs, hybrides, en cœur, des Carpates et de Mandchourie), des caryers et des pacaniers sont des drupes et requerront un temps de séchage plus long pour développer leurs pleines saveurs. Voyez ce qu’il en est plus précisément avec le document Séchage et conservation des noix nordiques en haut de cette page. Aussi, avec ce tableau, vous voyez clairement qu’après avoir conservé vos noix nordiques quelque temps à température pièce, vous pourrez les conserver soit en réfrigération, soit en congélation, pour des durées variables selon les sortes.
Combien ça peut rapporter de cultiver des noix? La nuciculture est une culture agroforestière émergente au Québec, l’art du métier n’a pas encore eu le temps de s’y établir et les rendements possibles, comme les marges de profit et les coûts, restent à déterminer. Pour la beauté de l’exercice, nous pouvons penser qu’une culture de noisettes d’Amérique pourrait rapporter 7200$ à l’hectare, sur la base de 12 lignes de plantations comportant chacune 30 noisetiers pleinement productifs (avec 5 mètres d’espace tout le tour et 7 mètres d’espace pour chaque allée entre chaque ligne de plantation), donc, 360 noisetiers produisant chacun un demi kilo de noisettes écalées à 40$ le kilo au prix de détail. Voilà une estimation très approximative, en attendant de voir combien de noisettes produiront les meilleurs cultivars des futurs Corylus americana sélectionnés au Québec, quel sera réellement le prix de la noisette d’Amérique écalée au kilo, quels seront les coûts de production aussi. Mais ça promet ! Reprenons le même exercice de pensée mais pour les arbres à noix nordiques, maintenant. On va supposer que les noyers, les caryers, les pacaniers du nord, les chênes à glands doux et les châtaigniers d’Amérique, parmi les principaux candidats aux cultures en vergers au Québec, aient tous la même productivité et leur fruits, la même valeur marchande, sans prendre en considération les coûts différents pour leur ébrouage, séchage, cassage respectifs... Sur la base de 11 lignes de plantations comportant chacune 11 arbres à noix pleinement productifs (avec 8 mètres d’espace laissé libre tout le tour du terrain et 8 mètres d’espace pour chaque allée entre chaque ligne de plantation) donc, 121 arbres à noix produisant chacun pour 1 kilo de cerneaux écalés et prêts à manger, à 60$ le kilo, chaque hectare rapporterait au producteur 7200$ également. Très intéressant! Mais il ne faut pas oublier que ce sont des chiffres avancés sous toutes réserves. Il y a aussi les produits dérivés qui peuvent faire considérablement augmenter cette profitabilité. Par exemple, il y a des marchés pour les brous, pour les écales, pour le bois de ces arbres, etc., qui ne sont pas à dédaigner…
Quels sont les prix des noix à l’achat? Le prix pour chaque kilo de noix nordique variera du simple au triple selon que ces noix seront vendues en écale ou déjà écalées et prêtes à manger. Il faut en effet prendre en considération, dans tel ou tel poids de noix vendues, le poids relatif des écales qui pourra varier considérablement par rapport au poids des cerneaux. En effet, la partie mangeable d’une noix de noyer noir, cendré, hybride, en cœur, des Carpates et de Mandchourie représente toujours entre 10% et 25% seulement de son poids total en écale. Voyons comment cela se traduit plus concrètement. Pour un kilo de noix de noyer noir vendu 15$ en écale, il y aura au maximum 250 grammes de cerneaux à manger, ce qui reviendrait à 60$ le kilo de noix prêtes à manger, au minimum. Actuellement, bien des artisans des noix nordiques au Québec les vendent entre 100$ et 130$ le kilo, pour se payer le temps de cassage à la main (ça requiert environ huit heures de travail par kilo), se rembourser le fait qu’il y ait souvent bien moins que 250 grammes de cerneaux à manger par kilo de noix en écale, pour compenser le travail de l’ébrouage, aussi… Avec l’entrée en scène prochaine, dans l’industrie naissante, de machines à casser efficacement les noix nordiques et de machines à triage pour compléter le travail d’extraction des cerneaux, les prix pour les noix écalées devraient diminuer sensiblement. Mais on peut penser que pour la plupart des sortes de noix nordiques, il serait préférable de les garder et de les vendre en écale, pour leur conserver un maximum de bon goût et de fraicheur, le plus longtemps possible – à charge pour le consommateur de se procurer un bon casse-noix spécialisé et de casser ses noix au fur et à mesure. Les noix déjà cassées et triées, elles sont plutôt vendues au kilo aux grands restaurants mettant en vedette la nouvelle gastronomie nordique, à l’heure actuelle. Il y a donc un futur prospère qui attend à la fois les noix en écale et les noix écalées! Pour plus de détails, voyez les différents prix des noix et noisettes auprès des producteurs déjà actifs au Québec, listés sur notre page PLUS à la section Partenaires privilégiés.
Où se procurer des casse-noix spéciaux bons pour les noix nordiques? Un bon casse-noix puissant et solide, qui ne nous fera pas forcer comme des déchaînés après chaque noix et qui nous permettra aussi de les casser proprement, sans les écrabouiller à chaque fois, c’est l’outil essentiel pour l’amateur et le passionné de noix nordiques! Il y a plusieurs de nos partenaires privilégiés qui en vendent, de ces modèles spéciaux comme les célèbres Master Nut Cracker, Quality Nut Cracker ou le modèle Club, assez puissants pour pouvoir casser facilement les noix nordiques à écales dures mais assez bien conçus pour calibrer à chaque la force strictement nécessaire pour casser chaque noix sans la réduire en pulpe. Vous les trouverez dans notre page PLUS à la section Partenaires privilégiés.
Comment est-ce qu’on peut en savoir plus sur toutes les noix nordiques (ou n’importe quelle sorte de noix nordique en particulier)? Une fois que vous aurez consulté toutes les pages de ce site web, incluant les Fiches techniques et le Guide pratique de propagation des arbres à noix, puis, vous être plongé dans la lecture des articles parus dans les différentes Lettres du Club depuis 2008, vous serez armés jusqu’aux dents sur le plan théorique, mais sur le plan pratique, il vous restera peut-être à : 1) entrer en contact avec le plus de membres possibles du CPNCQ en venant assister à nos journées spéciales, comme notre AGA du printemps et notre journée Automnoix, ainsi qu’en participant à nos excursions animées; 2) vous inscrire à des cours. Le Club en a conçu un sur mesure pour les collectionneurs, planteurs et éleveurs d’arbres à noix en herbe, il est généralement donné en mars au CFAM (Centre de Formation Agricole de Mirabel à Ste-Scholastique), mais aussi un peu partout dans le cadre des programmes des Collectifs agricoles. Il y a aussi les cours d’une journée donnés tout au long de l’année et dans plusieurs régions du Québec par certains de nos partenaires, comme Cultur’Innov. Ces cours sont affichés sur notre page Événements, ne manquez pas d’y jeter un coup d’œil de temps en temps! Durant ces cours et ces journées-rencontres, vous pourrez voir, toucher et goûter les différentes sortes de noix nordiques, apprivoiser des outils et des équipements en démonstration, visiter des sites et voir concrètement de quoi il en retourne pour chaque aspect de la nuciculture en pays nordique.
Qui peut m’aider? En matière de culture des noix nordiques, le CPNCQ est le meilleur réseau possible au Québec pour trouver de l’aide sur le plan personnel, au-delà des lectures, des cours, des ateliers, des questions-réponses sur ce site-ci ou sur notre site Facebook et des services-conseils prodigués par nos partenaires spécialisés en agroforesterie. Il y aura certainement quelqu’un dans le Club qui pourra vous offrir des conseils très pointus, parfaitement adaptés à votre projet mais encore faudra-t-il que vous veniez à notre rencontre! Rien ne vaut les échanges et les discussions en personne lors de nos journées spéciales, ou une rencontre que vous pouvez vous ménager avec un de nos partenaires, soit durant la saison morte, soit durant la saison haute, en allant participer à un stage, par exemple! Toutes les formules sont possibles, contactez-nous et nous trouverons bien le moyen de vous aider même dans les cas où votre projet soulèverait des défis qui n’auraient pas été évoqués dans les documents disponibles.
De la récolte à l'assiette .... quelques étapes
1. Récolte de noix Récolte manuelle - Dans les arbres ou arbustes ou parterre. Plusieurs équipements/accessoires peuvent êtreutilisés (des filets, des poches de jute, des paniers de ramassage, etc.)
Récolte semi-mécanisée ou mécanisée - Pour les noyers par exemple, il existe sur le marché des machines/équipements, parfois même autotractée, permettant la récolte sur le sol des noix.
2. Ébrouage ou retrait de l'involucre Ébrouage manuellement ou mécanisée (ex.: noyer noir, noyer cendré, noyer de coeur) et retrait de l'involucre pour les noisetiers
3. Séchage des noix Le processus peut se faire rapidement, soit en quelques heures à des températures élevées et des % d'humidité très bas. Le processus peut aussi se faire plus lentement, comme par exemple, dans des conditions intérieures (maison, entrepôt, garage). Dans ce cas, il est recommandé de faire sécher au moins 3 mois les noix.
4. Cassage de noix Quelques casse-noix pour noix dures disponibles : Pour de petites quantités de noix - Quality nut cracker V5 (conçu, fabriqué et vendu au Québec) www.qualitynutcracker.com - Modèle du club (conçu, fabriqué et vendu par le Club) - Master nut cracker (fait M. Gerald Gardner au Missouri) www.masternutcracker.com
Pour de grandes quantités de noix (casse-noix commercial) - Patriot 600 voir distributeur www.grimonutnursery.com